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L’Ensemble Fawaz Baker présentera son nouvel album «Alep – Brest», le lundi 18 novembre 2019 à 20h30 sur la scène du Studio de l’Ermitage, à l’occasion de sa sortie le vendredi 15 novembre 2019 chez Hirustica / L’Autre Distribution.

Fawaz Baker

Musicien depuis toujours Fawaz Baker fut architecte de profession avant de se consacrer exclusivement à la musique. Dessiner l’espace et le temps, accueillir le silence : la transition lui fut naturelle. De l’accordéon de son enfance en accompagnement du chant, au clavier puis à la contrebasse, il a exploré plusieurs univers (hard rock, jazz, blues) et consacré des années à l’étude de la musicologie et des influences multiples de la musique aleppine (Ottomane, Iranienne, Arménienne, Indienne et d’Asie centrale, dont la tradition soufie). La guerre a finalement arraché le joueur de Oud à sa ville et à tout ce qu’il avait construit, même s’il a tenu à rester longtemps solidaire de ses habitants : il a dirigé plusieurs années le Conservatoire de Musique d’Alep où, dit-il, « le plus grand défi était de composer entre l’enseignement de la musique classique occidentale et celui de la musique traditionnelle orientale. » Au-delà de la joie et de la tristesse, la musique lui permet d’inventer de nouveaux sentiments et de créer une nouvelle mémoire. Engagé, Fawaz Baker passe une grande partie de son temps dans les camps de réfugiés syriens au Liban pour transmettre aux enfants sa passion de la musique, et leur faire réapprendre le silence, loin de la bruyante guerre. Il est artiste associé au Quartz à Brest jusqu’en 2020.

L’Ensemble Fawaz Baker

La chaîne de transmission continue d’un musicien à un autre et d’une âme à l’autre, reprenant des mélodies millénaires qu’on entendait jadis un peu partout dans la ville, dans les églises et les cafés ; dans les mosquées et sur les terrasses des immeubles en pierre de taille. Ces airs, en arabe, syriaque, arménien, turc ou kurde, se sont transmis de génération en génération, forts de leur beauté, comme unique arme contre l’oubli. Leur dénominateur commun est, pour Fawaz Baker,leur constante innovation au sein d’une structure traditionnelle. La musique orientale offre en effet de grandes possibilités en termes de rythme, de mélodie et d’improvisation. Elle est ce qu’on nomme une musique modale : composée de phrases musicales, non de tons ou de notes, comme la plupart des compositions en Occident depuis le XVIIIe siècle. Le son oriental est fondé sur l’improvisation et la polyphonie ; liberté qui permet à deux mélodies d’évoluer en même temps au sein d’une architecture complexe, et autorise chaque musicien à interpréter et improviser. Comment, alors, trouver l’équilibre entre musique écrite et improvisée, entre modal et tonal ? Le pari n’est pas aisé, mais illustre combien la musique – et l’art en général est apte à créer un dialogue entre des forces contradictoires, là où l’idéologie échoue.