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Dérapage Prod et l’Opéra de Lyon présentent la création  «Sahariennes» à l’occasion d’une tournée de 5 dates exceptionnelles dont deux parisiennes, le samedi 5 juin 2021 à 17h et 19h au 360 Paris Music Factory.

Ce spectacle, sous la direction artistique de Piers Faccini, révèlera le travail de 4 grandes artistes originaires du désert saharien : Noura Mint SeymaliSouad Asla, Dighya Mohammed et Malika Zarra.

Voici les différentes représentations à venir : 

3 juin : OPERA DE LYON (18h30) // résidence du 22 au 27 mai 2021
4 juin : Le Grand Sud, LILLE  (en partenariat avec l’IMA de Tourcoing) (19h)
5 juin : Le 360, PARIS (deux représentations 17h et 19h)
6 juin : Grand Théâtre d’Orléans (17h)

Cette création s’inscrit dans le cadre de la saison Africa 2020 initiée par l’Institut Français.

 

Le Sahara, haut lieu de l’imaginaire occidental, est à la fois une invention d’européens en quête d’exotisme, et un terrain physique ou s’affrontent les idées reçues et des cultures millénaires.

Les femmes du désert telles que les ont souvent imaginées les européens, sont des créatures de fantasme, des sahariennes, voilées et mystérieuses, des objets exotiques qui n’ont que peu à voir avec la réalité des femmes de la région.

Le spectacle “Sahariennes” célèbre les héritages communs des véritables sahariennes – des femmes d’Algérie, du Maroc de Mauritanie et du Sahara occidental. Une création musicale qui fait fi des clichés et tente d’aller au-delà des conflits qui définissent trop souvent les relations de leurs pays respectifs. Parce que ces sahariennes partagent des traditions cousines et une volonté commune d’imposer leur parole d’artiste.

Traditions profanes ou sacrées, héritages berbères, touaregs, ou gnawa – les musiques des quatre côtés de cette frontière de sable appartiennent à une grande famille. En mettant cet héritage en commun et en créant des formes nouvelles, ces femmes affichent une solidarité artistique qui fait fi des adversités quotidiennes ou géopolitiques. Noura Mint Seymali, issue d’une famille de griots, est la grande chanteuse mauritanienne de sa génération. La chanteuse Dighya Mohanned Salem porte son histoire de réfugiée sahraouie mais demeure une artiste tournée vers le futur. Souad Asla milite pour diffuser le patrimoine musical des femmes algériennes, entre autres avec les musiciennes de Lemma. Malika Zarra est une artiste marocaine qui partage son temps entre le Maroc, la France et les Etats-Unis et est une habituée des collaborations.

En imposant une lecture féminine de l’histoire culturelle de la région, les Sahariennes font beaucoup plus que bouleverser les clichés qui ont leur origine, dans leurs cultures respectives, ainsi que dans l’imaginaire des colonisateurs d’antan. Voila plus de quarante ans que les femmes sahraouies sont un symbole de dignité et d’indépendance. Malgré les combats politiques et guerriers, malgré les partages de frontières arbitraires et belliqueux, les sahraouies sont demeurées un des grand symbole des combat indépendantistes et féministes. Héritières d’une tradition matriarcale qui n’a jamais pu être effacée, elles sont, au quotidien, les garantes d’un ordre social qu’elle contrôle, et les chanteresses d’une culture qu’elles défendent.

De chaque coté de ces frontières invisibles à l’œil nu, les sahariennes ont hérité de cette histoire commune. Et comment mieux exprimer cet héritage à travers la musique, à travers la plus profonde expression d’une culture traditionnelle. Les Sahariennes ont pour but de souligner cet héritage et cette culture commune. Le résultat n’est ni politique, ni vraiment revendicatif. En s’imposant comme artistes avec des choix esthétiques, elles se placent en défenseures d’une culture commune, et ne font, finalement, que rappeler un état de fait : que les femmes du Sahara sont les virtuoses du quotidien, et les architectes d’un monde futur.